Dès les premières lignes du livre, le ton de l’histoire est donné ; on fait la découverte d’un personnage, Alan, pour qui plus rien ne va dans sa vie, qui est au fond du gouffre…si l’on peut dire, puisqu’il est en train de se demander s’il va sauter ou non des poutrelles de la Tour Eiffel.
Rapidement, il rencontre un homme, comme sorti de nulle part, qui lui propose de l’aider à avoir une vie meilleure, à résoudre tous ses problèmes, mais qui, dans le même temps, l’encourage à sauter. Cet homme, Yves Dubreuil va, petit à petit, reprendre en main la vie d’Alan Greenmor, l’entrainant par la même occasion dans des situations dans lesquelles il n’aurait jamais pensé se retrouver un jour.
Alan nous apparaît comme un personnage dont la vie est dénué de sens, un homme qui fait tout pour être toujours bien vu par les autres, sans se soucier le moins du monde de ses propres avis. Il n’aspire qu’à satisfaire les autres. Mais le jour où Audrey le quitte, il ne sait plus où il en est, perd le fil de sa vie, et fait la connaissance d’Yves Durbeuil, un homme énigmatique, intimidant par sa prestance mais aussi le bleu profond de ses yeux. Cet homme va alors mettre Alan devant le fait accompli, lui demandant de réaliser quelques actes afin de se prouver à lui-même qu’il est capable de dire non, d’exposer son avis aux gens qui l’entourent, sans pour autant que ceux-ci modifient leur façon de voir le jeune homme.
D’une anecdote à une autre, le livre alterne tantôt la narration faite par Alan, tantôt celle d’un narrateur externe, dont la vision des choses reste la plus neutre possible.
En dépit des descriptions (parfois trop présentes, mais qui n’entravent pas la lecture), Laurent Gounelle nous traduit ici le mal-être d’un homme dont toute la vie a été basée sur les apparences, et le but de plaire aux autres, à ceux qui l’entourent, qu’ils soient ou non des personnes importantes à ses yeux. Mais ce que l’auteur a ici cherché à mettre en évidence, c’est la vie médiocre vécue par Alan à la suite d’abandons répétitifs. En effet, son père a quitté sa mère lorsqu’elle lui a appris qu’elle attendait Alan, et a té se réfugier dans un bar où elle a rencontré un homme, un Américain, avec qui elle a couché, puis, quelques temps après, elle lui a fait croire qu’Alan était son fils. C’est lors d’une énième dispute que l’Américain apprend que ce n’est pas le cas et, à son tour, abandonne Alan et sa mère.
Le mal ressenti par Alan au fond de lui tend plus à être celui ressenti par un homme abandonné, que celui d’un homme dont la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. D’abord son vrai père, puis son père adoptif, et enfin Audrey, l’amour de sa vie. Alan ressent alors un manque si profond qu’il décide d’en finir avec la vie, mais c’est sans compter sur son ange-gardien, Yves Dubreuil.
Etant donné le titre du roman, Les dieux voyagent toujours incognito, je me suis laissée aller à croire que cet homme, qui surgit de nulle part n’est autre qu’un dieu, une sorte d’ange-gardien, envoyé pour veiller sur Alan Greenmor, dont l’heure n’est pas encore arrivée. Petit à petit, se pose également pour Alan, la question de la véritable identité d’Yves Dubreuil. Question qui va lui apporter bien des réponses, auxquelles le lecteur ne va pas s’attendre. Mais c’est surtout à la toute fin du roman, lors des trois derniers chapitres, que cette véritable identité est révélée. Rien de ce qui ne nous avait été raconté plus tôt ne nous le laissait présager…
Ce livre, poignant dès le début nous fait vibrer au rythme des aventures d’Alan, un personnage rendu attachant par son auteur, et auquel on peut réellement s’identifier.
Alternant les émotions, la lecture de ce livre est un vrai moment de bonheur, qui, tenez-vous le pour dit, m’a donné envie de découvrir davantage de romans de cet auteur, dont le style d’écriture est agréable et fluide à la lecture.
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