La pilule, vaste sujet féminin. Il a déjà été abordé à plusieurs reprises sur le blog. Ce petit comprimé a changé ma vie, mais j’ai aussi découvert, au détour d’une lecture, tous ses inconvénients. Et puis, en juillet 2018, je vous expliquais comment connaître ses cycles après l’arrêt de la pilule.
Vous êtes donc coutumiers de cette thématique, même si, aujourd’hui encore, cela reste assez “tabou” parmi les blogueuses. Mais, j’ai décidé de l’aborder et notamment de vous expliquer quelles sont les raisons qui m’ont poussée à arrêter ma pilule, que pourtant, j’affectionnais tant. Au premier abord, en tout cas.
Petit historique de ma prise de pilule
Pour que vous puissiez bien comprendre mon rapport à ce médicament (car oui, la pilule est avant tout un médicament), il est indispensable que je vous fasse un petit historique de ma relation avec elle. Pourquoi est-ce que j’ai souhaité la prendre ? Combien de temps cela a duré ? Quelle pilule était-ce ? En ai-je changé ?
Je n’ai pans envie de m’étendre par ici sur ma précédente relation. Parlons donc simplement, depuis mai 2016. Dans notre couple, nous n’avons pas forcément toujours fait les choses comme les autres. Bien souvent, nous n’aimons pas ces “règles” tacites imposées dans le couple. Le premier bisou marquant le début de la relation, le fait de devenir plus intime et proche sous certaines “conditions”, etc… Bref, le début de notre relation a vraiment été à notre image et mister a vraiment pris conscience de ce dont j’avais besoin. Nous y avons été par étape, pas à pas. A notre rythme.
Je n’ai donc pris la pilule qu’à partir de juillet / août 2016. A l’époque, j’étais assez frileuse des consultations chez le gynécologue et je me contentais de rendre visite à mon médecin traitant (généraliste), qui me connait très bien depuis ma naissance. Étant donné qu’il est apte à réalisé les examens gynécologiques basiques (tels que les frottis) et prescrire une contraception, cela me suffisait amplement. Avant de me rendre chez lui, j’ai cherché pas mal de renseignements sur le site de la santé publique, concernant les différents moyens de contraception, leur efficacité et leurs contraintes. Et il en est ressorti que je souhaitais prendre la pilule. Il me l’a d’ailleurs prescrite, avec une prise de sang à faire, auparavant. Moi qui déteste ça, vous imaginez aisément à quel point j’étais ravie. Néanmoins, il s’agissait de ma santé et les risques liés à la prise de certaines pilules me faisaient peur. Je voulais donc qu’elle me convienne à 100%.
Mon médecin m’a donc prescrit LeelooGé, que j’ai gardé environ 1 an et demi. A vrai dire, elle a été la seule, car elle m’a tout de suite convenue, sans vraiment d’effets secondaires. En tout cas, au début. Car rapidement, au fil des mois, je ressentais des “gênes”, mais que je n’avais pas forcément imputées à la pilule. Je n’ai fait ces liens qu’à l’arrêt, quelques mois plus tard. En effet, c’est le 29 décembre 2017 que j’ai finalement dit adieu à ce petit comprimé que je prenais, chaque soir, de manière ritualisée.
Les raisons pour lesquelles j’ai arrêté la pilule
Un jour, l’une d’entre-vous m’a conseillé un livre qui traitait justement de la pilule et de ses effets secondaires (entre autres) : je vous en parlais ici. J’ai démarré la lecture, qui m’a beaucoup chamboulée et puis, prenant encore la pilule à ce moment-là, j’ai fini par mettre ma lecture en pause. Néanmoins, ces idées tournaient toujours en boucle dans ma tête et puis j’ai commencé à me renseigner davantage. Après pas mal de recherches, preuves à l’appui des effets secondaires, j’ai pris mon courage à deux mains pour avoir une grande discussion avec mister. Il a compris mes motivations et m’a de toute façon encouragée. J’ai beaucoup aimé qu’il soit franc et me dise que, de toute façon, il n’avait pas à décider pour moi, puisqu’il s’agissait de mon corps et qu’il existait d’autres moyens, moins nocifs, de se protéger. Et tant pis s’il ressentait les choses de manière un peu moins agréables, l’essentiel étant que ma santé n’en pâtisse pas (oui, mon homme est parfait). Mais, concrètement, pourquoi ai-je décidé d’arrêter la pilule ?
- Depuis quelques semaines, je constatais une baisse de libido. En clair, je n’avais plus aucun désir envers mon amoureux. Et pourtant, les sentiments ne manquaient pas. Mais je me suis renseignée et, en cherchant rien qu’un peu j’ai vite trouvé que cela constituait l’un des effets secondaires de la pilule.
- L’acné. Celle-ci (pour mon plus grand bonheur) a diminué de manière impressionnante au début de la prise. Puis, quelques mois après, elle revenait à chaque moment-clé du cycle. Et parfois, en quantité quasi similaire à l’avant-prise…
- Le danger. Suite à la lecture de l’ouvrage de Sabrina Debusquat, dont je vous parlais en début d’article, j’ai commencé à prendre peur sur certains points. Puis, une question revenait aussi beaucoup dans mon esprit : et si prendre la pilule empêchait mon corps de fonctionner correctement et de tomber enceinte le moment voulu ? Et si je risquais un AVC ou d’autres séquelles tout aussi graves à cause de la pilule (thrombose, etc…).
- Et puis, dernière raison un peu plus personnelle, je vous en parlais dans mon premier article de 2019. Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous par ici.
Que s’est-il passé dans mon corps depuis l’arrêt de la pilule ?
Depuis la dernière prise, le 29 décembre 2017, j’ai constaté un certain nombre de changements au niveau de mon corps. Certains plus visibles que d’autres, d’ailleurs.
- Ma libido a grimpé en flèche, je ne vous raconte même pas ! Ça fait tellement de bien de sentir que l’on reprend, petit à petit, possession de son corps. Je pense que, de ce côté, la pilule m’a pas mal inhibée. Les hormones qu’elle diffusaient devaient aller à contre-courant de mon corps et il ne devait plus vraiment savoir “où il habitait”.
- Mon acné s’est considérablement résorbée. Et, aujourd’hui, je peux même dire qu’elle a disparu, y compris en période fatidique (comprenez par là l’ovulation et les règles, moments où le corps produit le plus d’hormones). Je ne sais pas si cela est dû à la prise de la pilule ou simplement à la “sortie officielle” de l’adolescence (à 26 ans j’avais encore de l’acné…)
- Je suis repassée à des règles plus longues et douloureuses (je ne ressentais quasiment rien durant la prise de la pilule, sans doute car il s’agissait de “règles de privation”). Mais, aujourd’hui, après plus d’un an d’arrêt, je peux dire que, de ce côté-là, les choses semblent (enfin) rentrer plus ou moins dans l’ordre. Il serait temps…
- Mon caractère. Eh oui, on l’oublie souvent ce détail, mais la pilule a pas mal joué là-dessus. Je n’étais pas forcément toujours agréable avec mon entourage, j’avais comme des moments d’agressivité. Et, depuis l’arrêt, plus de soucis de ce côté-là…alors coïncidence ou pas ? Je ne pense pas…
Pour celles qui ont arrêté la pilule, pour quelle raison avez-vous fait ce choix ?
Avez-vous constaté des changements dans votre vie ?
16 commentaires
Je n’ai jamais pris de contraception hormonale, au début par peur, et après parce que la liste des contre indications dans mon cas est vraiment longue On a toujours composé avec ça mon mari et moi (l’ironie étant qu’après avoir passé des années à éviter une grossesse sans hormones on entame maintenant notre 6e année d’infertilité…, mais bref )
En tout cas je te comprends et c’est chouette de constater des effets positifs à cet arrêt.
Si soucis médical il y a, comme cela semble être ton cas, il est clair que la pilule peut ne pas convenir, de base, comme les autres contraceptions de ce type.
Je ne peux que te soutenir dans ce long parcours que sont les essais bébé. J’en parle très peu par ici mais je “nage” également en plein dedans…
Merci pour ton passage qui m’a permis de découvrir ton chouette blog.
A bientôt.
J’aimerais aussi arrêter la pilule car je sais (et monsieur aussi car il le dit souvent “c’est à cause de ta pilule tu es a fleur de peau”) quelle est nocive pour mon corps sauf qu’on réfléchit aux contraintes derrière… Tomber enceinte n’est pas au programme actuel, et remettre des préservatifs non plus car ça m’irrite beaucoup trop. Mais j’aimerai in jour l’arrêter totalement. Les autres contraceptifs me semblent trop invassifs pour moi. Hors de question d’avoir un objet dans le corps.
Si la grossesse n’est pas envisageable pour vous, il est certain que les choses sont différentes (pour nous, au moment de l’arrêt, ce n’était pas souhaité imminemment, mais on connaissait les risques et comme c’était un projet plus ou moins à court terme, n a pu le faire avec plus de facilité. Et au final, 13 mois après l’arrêt, toujours pas de bébé en vue.
Effectivement, les préservatifs peuvent avoir cet effet assez désagréable, ce qui est fort dommage car, quelque part, c’est aussi nocif pour la femme du coup (si ça irrite).
As-tu été faire un tour sur le site dont je parle dans l’article ? Peut-être y trouveras-tu des contraceptifs te convenant davantage ?
Oui et non, en fait rien ne semble ne me convenir. Je ne veux rien dans mon corps et rien de nouveau. Je vais donc continuer sous pilule jusqu’à ce que fonder une famille soit au programme.
Tant qu’au final tu trouves une solution qui te convient au mieux, ma foi, c’est l’essentiel…
De mon côté, j’ai arrêté la pilule il y a environ 7 ou 8 ans je crois, alors que je la prenais depuis mes 17ans. Notamment parce qu’à l’époque il y a eu énormément de soucis de santé, il y a eu des scandales, des femmes sont décédées et ma pilule faisait partie des pilules nocives. J’ai donc tout stoppé. Bien sûr, il faut faire attention maintenant, mais c’est gérable. Mes règles sont aussi plus douloureuses. Le premier jour, je souffre comme jamais, mais ce n’est que quelques heures. Et puis ma pilule n’était pas remboursée alors ça fait aussi des économies!
C’est clair que quand on voit tous les scandales sanitaires, parfois, il est mieux de se faire confiance et de stopper ces prises.
C’est “rassurant” quelque part de lire que les crampes de début de règles ont aussi été plus douloureuses après ton arrêt de pilule. Je me demandais si cela était normal, au début.
C’est marrant, je compte en parler aussi, mais moi la pilule n’était pas ma contraception. Je pense que tu as vraiment bien fait.
Les grands esprits se rencontrent ^^. J’irai lire ton article 🙂
J’ai pris la pilule de 16ans à 20ans et se n’est que au moment où je l’ai arrêté que j’ai vu tous les effets secondaire qu’elle me faisait ! maintenant à 29ans pour rien au monde je reprendrais un contraceptif hormonal ! J’aurais aimé le stérilet en cuivre mais malheureusement mais règles sont trop abondantes… Par contre je souffre vraiment pendant mes règles ! J’ai essayé l’homéopathie et rien y fait ! je souffre surtout de l’abondance !!! Si quelqu’un à des astuces je suis preneuse !!!!
Du coup, si ce n’est pas indiscret, quel contraception utilises-tu depuis ton arrêt de pilule ?
Pour tes douleurs, as-tu simplement essayé de prendre un médicament ou bien une bouillotte d’eau chaude ?
J’ai arrêté la pillule il y a environ 4 ans parce que ma vie sexuelle n’était pas très exitante :p Je ne l’ai jamais reprise depuis. Je ne vois que des avantages à ne pas la prendre. Le seul que ça ennuie, c’est mon copain mais il s’est fait à l’idée et il a compris que je suis libre de faire ce que je veux de mon corps. C’est pas beau ça ?
Je suis tout de même hyper reconnaissante de ce que la pillule a apporté en termes de libération de la femme! Girl Power!
Tu as de la chance d’avoir un copain aussi compréhensif…rares sont les hommes qui le sont sur ce point.
Bien sûr que la pilule a apporté beaucoup à la femme et continue encore ce travail. Simplement, elle évolue avec son temps (mais peut-être pas assez vite, compte-tenu des effets secondaires). De plus, les modes de vie et de pensées changent.
Je songe également à arrêter la pilule, car c’est devenu contraignant pour moi. Ton article m’a permis d’avoir un autre point de vue sur le sujet. Je vais en discuter avec mon médecin pour voir ce qu’il me suggère.
Il ne faut pas oublier que la pilule n’est pas le seul moyen de contraception dont on dispose. Malheureusement, c’est souvent celui qui est prescrit car le plus “logique” pour les médecins. Mais derrière, il y a une certaine charge aussi…et les hormones jouent pas mal sur notre corps.