Cette lecture, qui se trouvait depuis quelques temps déjà dans ma PAL, nous laisse présager une belle histoire d’amour, d’après la quatrième de couverture.
Le récit qui nous est conté est celui de Louis, un jeune homme de 23 ans, sans grandes ressources, qui se voit débarquer dans la villa de son riche patron après que celui-ci ait été obligé de prendre des distances avec son entreprise florissantes, du fait de sa maladie. Il accorde alors toute sa confiance à Louis, qui s’avère être un fidèle secrétaire particulier. Afin de parer à ses moindres désirs et s’assurer de son bien-être au sein de la grande maison, la femme du Conseiller va tout mettre en œuvre pour que la vie de Louis ressemble à ce qu’il souhaite.
Très vite, il est contraint de quitter l’homme et la femme qui l’ont accueilli, afin de se rendre au Mexique, pour y mener les affaires de la compagnie.
D’abord heureux de cette nouvelle et des responsabilités que cela implique, il doit rapidement faire face à la réalité et au déchirement qui va s’en suivre : il ne verra plus cette femme pour qui bat son cœur, d’une façon certes étrange.
Les débuts du jeune homme au Mexique, après 2 ans passés aux côtés de cette femme spéciale à ses yeux, ne sont pas de tout repos, le moment tant attendu de chaque journée reposant dans l’attente et la réception d’une lettre de sa belle. Jusqu’à ce qu’il apprenne une terrible nouvelle : la guerre a éclatée en Allemagne. Il va alors devoir vivre dans l’attente, l’espoir, le silence.
C’est là que le lecteur se rend compte que même si la plume de Stefan Zweig n’est pas des plus fluides, elle n’entache pourtant en rien cette belle histoire d’amour, venue d’un autre temps. Pourtant, les premier pas du lecteur dans l’univers de l’auteur peuvent mettre mal à l’aise et installer quelques difficultés. Une fois cette découverte passée, il se prend pleinement dans l’histoire qui est contée, se laisse envoûter.
Il y a fort à parier que ce classique va s’imposer comme une perle en matière d’histoire d’amour. Contrairement à des romans plus contemporains comme Cinquante nuances de Grey, il est davantage axé sur l’attirance silencieuse que sur l’attirance charnelle. Le lecteur ressent tout au long de sa lecture, l’attraction qui gravite entre Louis et la femme du Conseiller. Pourtant, il faut bien avouer qu’elle s’effrite lorsqu’ils se retrouvent 9 ans plus tard, alors que le jeune homme, devenu adulte et finalement las d’attendre s’est marié.
Pour finir, je vous propose de découvrir une citation extraite de cette nouvelle, qui est, il faut bien l’avouer, très touchante et dénote bien la douceur de cette histoire d’amour :
Et il sut tout d’un coup que tout ce bavardage placide n’était qu’un mensonge, qu’il y avait encore dans leur relation quelque chose de réfréné et d’irrésolu et que toute cette amitié n’était qu’un masque plaqué sur un visage nerveux, changeant, troublé par l’inquiétude et la passion.
Passé le début de lecture complexe et les difficultés inhérentes à la plume de l’auteur, cette nouvelle est un vrai petit bijou. L’histoire est pure et profonde, et rappelle au lecteur l’amour d’un temps qui n’existe plus vraiment (ou rarement) aujourd’hui.
Le voyage dans le passé est donc le récit d’une très belle histoire d’amour emmenée par une manifique plume de l’auteur.
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