Humeurs

Un sentiment amer…

24 septembre 2019
sentiment amer - Cotton Candy blog lifestyle lecture et maternité

Chaque année, le mois de septembre est synonyme de grande occupation. La rentrée ne me laisse pas vraiment de répit et j’ai la tête dans le guidon. Mais cette année, avec mon congé maternité, les choses sont un peu différentes et un sentiment amer se dessine au fil des jours.

J’ai davantage de temps pour réfléchir, penser à ce changement dont j’ai envie dans ma vie, me demander s’il me sera bénéfique. La plus grosse partie de ma remise en question concerne le côté professionnel. Même si de jour en jour, j’arrive à pousser mes recherches, je n’ai toujours pas abouti à une conclusion satisfaisante. Peut-être qu’il suffirait juste d’un élément déclencheur, d’un signe du destin, pour me pousser à prendre le bon chemin ? Quoiqu’il en soit, la seule chose dont je suis sûre c’est que je serais bien incapable de rester davantage dans une situation qui ne m’épanouis pas pleinement. Je ne conçois pas d’être heureuse dans ma vie, sans l’être pleinement sur tous les niveaux et cela inclue également la partie professionnelle.

Un sentiment difficile à encaisser

Cet article risque de vous sembler un peu brouillon, mais il est écrit tel que je le ressens, sans fioriture. J’y mets mon cœur et je vous y parle de manière sincère, de ce que j’ai sur le cœur.

J’ai toujours été passionnée par mon travail et par les blogs. A tel point que j’ai voulu créer un blog d’enseignante. Il y en avait déjà tellement que je n’aspirais à rien d’autre que de partager avec plaisir ce que je créais avec entrain. Petit à petit, mon blog a pris de l’ampleur et s’est réellement développé sur les réseaux sociaux. A tel point que les visites ont rapidement atteint de jolis seuils. Les commentaires, en revanche, ou les retours sur mon travail étaient peu nombreux, voire inexistants. Les enseignants se servant, m’envoyant des mails pour avoir accès aux documents sous mot de passe, mais ne prenant jamais le temps de me remercier.

J’ai toujours tout partagé avec plaisir, dans la gratuité et dans une optique d’échange. Un échange qui se voulait à double-sens. Malheureusement, le blog avait beau recevoir de plus en plus de visites, il ne décollait pas en termes d’échanges, de commentaires, de retours sur mon travail. Et il faut bien avouer que c’est assez frustrant. Un jour, j’ai créé un document clé en main, sur lequel j’ai passé un temps considérable. Compte-tenu du peu de retours que j’avais et du temps colossal passé dessus, j’ai donc décidé, pour une fois, la seule et unique sur le blog, de le mettre en vente. Le projet était clair : si les cyber-collègues souhaitaient l’acheter, ils en avaient la possibilité, mais rien ne les y obligeait. Les autres documents restaient sur le blog de manière totalement libre d’accès.

Et puis un jour, j’ai découvert, sur un groupe facebook, une enseignante qui demandait le lien de mon document, qu’elle avait vu passer. Là où le bât blesse c’est dans certains commentaires. L’une des personnes lui ayant répondu de manière manquant totalement de bienveillance et critiquant le fait que je vendais ce document. Son discours était totalement déplacé et haineux. Qu’elle ne soit pas d’accord, il n’y a aucun soucis, qu’elle ne soit pas intéressée par mon document, ça m’est égal. Mais, critiquer de la sorte en me faisant passer pour ce que je ne suis pas, je peux vous assurer que je n’ai pas du tout apprécié.

Cette découverte a été la goutte d’eau de trop. Depuis quelques temps déjà, je n’arrivais plus à encaisser les remarques de la société sur les enseignants. Vous savez, ces feignasses bien trop payées et qui osent se plaindre de leurs petits salaires alors qu’elles ont de nombreuses vacances… Là, j’ai eu envie de vraiment tout arrêter. Et c’est, pour une fois, la décision que j’ai prise, sur un coup de tête. J’ai alors mis mon blog en maintenance afin qu’il soit désormais inaccessible, et les réseaux sociaux en pause. Je ne sais pas encore s’il s’agit seulement d’un au-revoir ou si c’est un adieu. La seule chose dont je suis sûre c’est que cette personne a réussi à me dégoûter encore plus de la profession, mais également du partage et du blogging professionnel.

Un sentiment d’incompréhension

Lorsque j’évoque avec mister, ce sujet de changement professionnel, je me retrouve face à un mur. Il ne comprend pas entièrement mon envie de changement, le fait que j’aspire à autre chose. Certes il est important pour lui que je sois épanouie, mais il est également essentiel de faire attention à certains aspects. Effectivement, comme je le disais dans un précédent article, l’arrivée de notre fille et notre prêt immobilier sont à réellement prendre en compte dans la balance. Mais est-ce une raison pour subir une situation qui ne me convient plus ? Est-ce une raison de devoir aller chaque jour travailler la boule au ventre, passer du temps à préparer la classe sans grande conviction, au détriment de ma fille, de ma vie personnelle ?

Comment ma fille pourrait-elle être heureuse et comment puis-je être une maman épanouie, une femme heureuse, si tous les aspects de ma vie ne me correspondent pas à 100%. Faut-il privilégier la passion ou la raison ? J’ai toujours été quelqu’un de posé, de réfléchi. Je n’ai jamais fait les choses de manière impulsive. Mais aujourd’hui, j’ai envie de penser à moi, d’être un peu égoïste, rien qu’une fois. J’aimerais comprendre ce sentiment qui m’anime depuis quelques mois, pouvoir enfin résoudre ce dilemme qui s’agite en moi. Mais actuellement, je ne suis pas sûre de voir une issue à ce tunnel.

Ce sentiment d’être incomprise de mister, de ma famille, cette peur d’en parler autour de moi, me dévore de l’intérieur. Je ne crois pas qu’une telle situation soit idéale dans mon état de grossesse. Et encore moins sur le plan psychologique. C’est évident que je ne vais pas tenir indéfiniment comme ça. J’ai souvent envie de me cacher pour pleurer. Ce besoin d’évacuer les choses est de plus en plus présent mais, chaque jour qui me rapproche de la fin de mon congé maternité augmente ce stress, cette boule au ventre de la reprise.

Sans parler de changer totalement de voie professionnelle, je pourrais très bien commencer par modifier mon environnement de travail, en changeant d’école, de collègues. Oui, mais et si ça ne faisait que reculer l’échéance ? Et si je m’y sentais toujours aussi mal ? Changer d’école et d’environnement de travail serait un moment difficile car je suis attachée à ceux avec qui je travaille depuis plusieurs années. Des personnes avec qui le feeling est au rendez-vous et avec qui je me sens bien. Mais l’arrivée de nouvelles personnes a chamboulé cet équilibre pourtant si solide. Changer d’école résoudrait ce soucis d’environnement mais ne résoudrait en aucun cas le problème qui me mine et qui est plus profond.

Je n’ai plus réellement envie de m’investir dans un boulot pour lequel il n’y a aucune reconnaissance alors que l’on prend énormément sur soi, sur sa vie personnelle. D’autant plus lorsque même des personnes exerçant le même boulot sont capables de nous critiquer. Ce chacun pour soi ne me convient pas. Je n’aime pas ce monde d’égoïsme, ce manque de bienveillance, même au sein de la profession. Mais un changement de voie professionnelle serait-il la clé de tous mes soucis ? Serais-je plus heureuse, plus épanouie en effectuant une reconversion professionnelle ?

D’après mister, je suis beaucoup trop impliquée et investie dans mon boulot. Alors que, justement, ce n’est qu’un boulot. Il est vrai que je suis quelqu’un qui prend les choses souvent (trop ?) à cœur. J’aime m’investir dans tous mes projets. Mais justement, ma voie professionnelle n’est-elle pas un obstacle à mon épanouissement car je suis trop investie ? Les enjeux ne sont-ils pas trop gros pour mes petites épaules ?

Et si j’avais le pouvoir de changer ça ? Et si mon congé maternité était justement la sortie de secours, la lumière au bout du tunnel, que j’attends depuis deux ans ? Et si fermer mon blog professionnel se révélait être le début du changement, un déclic espéré depuis longtemps ?

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2 commentaires

  • Reply Celine - Madame Newstart 27 septembre 2019 at 15 h 47 min

    Hello 🙂 Merci pour ce partage emprunt de sincérité. Pour rebondir sur une des dernières questions que tu poses, je crois en effet qu’il faut parfois savoir fermer une (ou plusieurs) portes afin de mieux ouvrir un nouveau chapitre de sa vie et de sa carrière. En tout cas, avant d’aller plus loin dans un nouveau projet, je ne peux que t’encourager à explorer davantage le sentiment amer que tu ressens ces derniers temps. Il regorge certainement de trésors cachés. Bien à toi

    • Reply Fl3ur de lun3 30 septembre 2019 at 16 h 25 min

      Les portes sont parfois dures à fermer…surtout quand il y a beaucoup en “jeu” :/.
      Merci à toi pour ces conseils plein de bon sens. Je vais essayer de me poser les bonnes questions, cela m’aidera sûrement :).

    Répondre à Celine - Madame Newstart Annuler la réponse.

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