Cet article sur les dictats de la beauté me trottait dans la tête après plusieurs discussions dans ma vie IRL. Vendredi dernier, les commentaires twitter durant l’émission “Koh Lanta” ont été la goutte d’eau de trop. De nombreux internautes ont été outrés de découvrir que l’une des candidates, Clémentine, n’était pas parfaitement épilée sous les aisselles. A ces personnes, je rappellerais simplement deux petites choses : d’une part, Koh Lanta est une émission qui se déroule sur une certaine durée. La demoiselle ne peut donc pas être aussi “parfaite” esthétiquement parlant au bout de 20 jours, qu’elle ne l’était le premier jour. Deuxième remarque, sur l’île, il est interdit de disposer de produits de beauté. Les rasoirs et autres outils d’épilation ne sont donc pas à disposition des candidates. Remarquez, par ailleurs, que les hommes présents ne sont pas non plus rasés et ont parfois une très longue barbe. Pour autant, ces mêmes internautes ne sont pas choqués.
On est alors en droit de se demander pourquoi la société impose des dictats de beauté aux femmes, alors que ces mêmes remarques ne sont pas valables pour les hommes ? Où est l’égalité hommes / femmes dans tout ça ? Une femme peut-elle refuser de suivre les dictats imposés par la société sans aucune conséquence ? Ce sont autant de questions que j’avais envie de soulever aujourd’hui.
“T’es une fille, tu dois t’épiler !”
Cette remarque, on l’entend souvent. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou sur les réseaux sociaux. Mais en quoi est-ce une obligation de s’épiler lorsque l’on est une femme ? Ce n’est écrit nulle part ! Et pourtant, nous le faisons toutes. Mais est-ce pour les bonnes raisons ?
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous aviez ce petit rituel chaque matin sous la douche ? Cette petite habitude d’éradiquer les poils disgracieux sur vos jambes, sous vos aisselles ou sur le maillot ? Le faites-vous car ils vous dérangent ou simplement parce que la société vous l’impose ? Prenez 5 minutes pour y réfléchir et répondez honnêtement (en commentaire, si vous le souhaitez).
Pour ma part, je n’ai jamais été complexée par ma pilosité, puisque je suis assez claire de peau et de cheveux. Pourtant, en arrivant au lycée, j’ai commencé à ne pas beaucoup aimer me mettre en jupe ou en robe, les gambettes à l’air. Petit à petit, j’ai démarré l’épilation. Je vous expliquais brièvement dans cet article, que j’ai d’abord utilisé de la crème dépilatoire, puis que je suis très rapidement passée à l’épilateur électrique, que j’affectionne tout particulièrement.
Lorsque j’ai commencé à éradiquer ces poils disgracieux, c’était avant tout pour ne pas subir les moqueries de mes camarades et autres méchancetés auxquelles j’aurais pu faire face. Puis, rapidement, l’épilation est devenue un besoin vital. Je me sentais belle, désirable. Je prenais plaisir à avoir les jambes douces, sans aucune rugosité. L’épilation était donc vécue comme une obligation vis-à-vis de la société, puis est devenue petit à petit un moment de plaisir, rien qu’à moi. Pour me sentir jolie.
“Pour être jolie, il faut se maquiller.”
Cette phrase, je l’ai souvent entendue. Pourtant, j’ai toujours refusé d’être la caricature de la poupée. Pour moi, le maquillage est un artifice. Un joli artifice, certes. Mais, celui-ci doit être utilisé pour embellir. Pas pour cacher des défauts. Je vais peut-être en choquer plus d’une mais, pour moi, le fond de teint gâche la beauté naturelle d’une femme. En revanche, le fard à paupière et le mascara m’apparaissent comme des ornements pour embellir une personne qui est déjà belle, quelle qu’elle soit.
Faut-il se maquiller pour soi ou pour les autres ? Là encore, la société impose presque aux femmes de réaliser ce geste chaque matin. Et si l’on ne souhaite pas le faire, doit-on malgré tout se plier aux dictats ?
J’ai refusé depuis bien longtemps de me maquiller parce que cela m’est imposé. J’ai choisi de le faire de temps en temps, lorsqu’en j’en ressens le besoin, l’envie. Parfois pour moi, parfois pour plaire. Cependant, je refuse de cacher les boutons disgracieux qui pourraient apparaître sur mon visage. Bien évidemment, comme tout le monde, je n’aime pas ça. Mais une femme n’est-elle pas plus jolie au naturel, sans artifice ? Pensez-y demain matin…
En tant que femme, comment percevez-vous ces remarques et dictats de la société ?
4 commentaires
Tu es libre, de te maquiller, de ne pas le faire. De t’épiler ou non, etc… Contrairement à ce que tu penses, les hommes ont eux aussi des contraintes, pour avoir l’air virils, ils doivent avoir une barbe, et bien taillée, bien fournie, ils doivent avoir des muscles et le corps dessiné, faire de la muscu ou un sport régulier, porter des caleçons ou des boxers et non des slips parce que c’est ringard. Ils ont des codes, effectivement, plus discrets, mais des codes aussi auxquels ils doivent se plier “s”ils veulent avoir l’air de vrais mecs” comme leur vendent les marques.
Ta liberté de choix existe. Et ne crois pas que ceux qui font toutes ces petites choses vantées par les publicités, sont des esclaves de la société de consommation, car pas forcément ! S’épiler, c’est un dictat de beauté millénaire. Chez les Romains, et même en Egypte, le corps sans poil était un gage de beauté sans pareil. D’ailleurs les hommes se maquillaient beaucoup, et se rasaient la tête pour porter des perruques (chez les plus riches, biensûr), c’est quand même plus du tout quelque chose qui se fait aujourd’hui !
Donc, je pense qu’il faut remettre les choses dans leur contexte, et ne pas oublier que nous avons un libre arbitre. Certes, on nous met des images sous le nez en permanence qui nous explique qu’on est plus séduisant de telle ou telle façon, mais on est capable de choisir.
Sur ce, excellente journée à toi !
Je suis d’accord avec certains aspects de ton commentaire. Mais je trouve tout de même que le regard de la société envers les hommes est moins pesant. Certains ne se rasent pas et ne sont pas pour autant “mal vus”, comme c’est le cas pour une femme qui ne s’épile pas, par exemple. Idem pour un homme dont le torse serait poilu : les gens autour vont-ils lui lancer les mêmes regards qu’à une femme non épilée ?
Je ne sais pas si le message que j’ai voulu faire passer l’a été totalement. Ce que je disais, me concernant, c’est que je serais incapable de ne pas m’épiler mais est-ce que cela vient de la société qui m’a donné l’habitude de le faire ou est-ce un goût personnel ? Je ne le sais plus vraiment…
D’autre part, tu dis que l’on est capable de faire ses propres choix. Je suis totalement d’accord avec toi, lorsque l’on a un certain âge. Mais je doute qu’une adolescente qui est au collège ou au lycée et ne souhaite pas s’épiler, par exemple, soit capable de dire NON. Je pense qu’à cet âge, le regarde des autres prime tellement qu’on ne prend pas toujours les décisions que l’on souhaite, mais que nos choix sont parfois régis par la société. Mais peut-être que je me trompe …?
Ton article me parle tout particulièrement parce que :
1/ Brune d’origine espagnole, le pb pileux est arrivé très vite en Number 1 de mes ruminations préadolescentes… Alors, à savoir si cela vent de moi, ou des autres, j’ai beau réfléchir, je ne sais pas… Les poils bruns m’horripilent, ça gratte, c’est moche, bref je ne saurais pas te dire pourquoi mais je suis assez maniaque à ce sujet… Peut-être à cause de moqueries étant enfant ? Toujours est-il que je le fais pour moi, pour me sentir plus légère (même si j’en enlève pas non plus 3kg hein faut pas s’emballer 😉 ).
2/ Je ne me maquille presque jamais… Et comme toi, j’ai une sacro sainte horreur du fond de teint ! Juste un peu de mascara et de rouge à lèvres quand je sors (ce qui avec 2 marmots n’est pas ultra fréquent), ou quand je suis fatiguée (enfin je suis fatiguée quotidiennement, mais je parle des matins où j’ai envie de passer l’aspirateur sous mes yeux pour tenter de ressembler à un humain).
Mais le vrai pourquoi… Voilà une question que je ne me pose pas souvent. Et ton article me fait réfléchir, je vais essayer d’y penser la prochaine fois !
Merci pour ton passage. Je suis ravie de t’avoir amenée à une réflexion concernant nos habitudes (ou non) beauté et quelques part, rassurée aussi de voir que je ne suis pas la seule à me poser de telles questions.