En ce début d’année, on se retrouve pour un article un peu plus léger. On va parler de culture et plus particulièrement du deuxième rendez-vous littéraire que j’ai mis en place sur le blog : « 1 mois, 1 classique ». Après Le tour du monde en 80 jours, de Jules Verne, ce mois-ci, c’est Hervé Bazin qui est à l’honneur. Comme vous pouvez le voir, j’ai eu un contretemps, m’empêchant de poster l’article le 31 décembre. Bon OK, je plaide coupable, pendant les fêtes, j’ai profité de ma famille et du coup, la lecture est un peu passée au second plan. Mais c’est normal, non ? Du coup, c’est avec un peu de retard que je vous propose enfin de découvrir mon avis sur le célèbre classique qu’est Vipère au poing.
Vipère au poing, c’est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu’ils ont surnommée Folcoche. Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d’Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d’emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus.
Avant toute chose, sachez qu’il y a déjà quelques années, alors que je n’étais encore qu’au collège, j’ai eu l’occasion de voir le film, avec ma prof de français. Je n’en ai pas gardé un très bon souvenir. Alors, la lecture de l’ouvrage m’a-t-elle touchée davantage que le film ? C’est ce que je vous propose de découvrir tout de suite.
► Le cadre du roman
L’environnement dans lequel se déroule le roman est, sans aucun doute, l’élément qui a réellement contribué à me faire entrer dans l’histoire. Loin de ce tumulte parisien, la majeure partie des faits se déroule en Pays-de-la-Loire, région que j’affectionne tout particulièrement. Les endroits servant de toile de fond et les villes environnantes, comme Segré, dont il est question dans l’essentiel du roman, ou encore Grez-en-Bouère et Sablé, rapidement évoquées à la fin du livre ne me sont d’ailleurs pas inconnus.
Le lecteur est donc projeté dans l’univers d’une famille “riche”, qui se déchire. La mère est d’une méchanceté sans nom envers ses enfants. Mais seulement dans le privé. Elle essaye, en effet, de sauver les apparences face à la société.
► Le style de l’auteur
Je ne vous cache pas que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le début du roman. Le ton et le langage employé par l’auteur m’ont parus tellement lointains et complexes qu’il m’a fallu une bonne dizaine de pages pour passer outre. D’ailleurs, sans surprise, on retrouve tout au long du roman quelques termes lexiques qu’ils m’a fallu dompter, certains plus facilement que d’autres, en fonction du sens de la phrase dans laquelle il se trouvaient.
Le style d’écriture d’Hervé Bazin est loin d’être fluide. On se retrouve, en effet, avec des phrases extrêmement longues. Celles-ci peuvent prendre quasiment une demi-page en format poche.
► Les personnages
Bien que l’on retrouve l’ensemble de la famille Rézeau, il est flagrant que le personnage essentiel est celui de Jean, surnommé Brasse-Bouillon. Sa mère, l’énigmatique et tyrannique Paule porte, tout au long du roman, le surnom de Folcoche, qui est la contraction des mots “folle” et “cochonne”. Tous deux sont forts présents dans le roman et essentiel à l’histoire, centrée autour de la relation qu’ils entretiennent.
Néanmoins, les personnages secondaires (le père : Jacques, le fils aîné : Freddie, et le petit dernier : Pierre, surnommé Cropette) sont également présents de façon à part entière. Par leur caractère, ils apportent une nuance à ce combat perpétuel entre une mère son fils qui, finalement, lui ressemble beaucoup.
► L’histoire
L’essentiel du roman tourne autour de la relation entre une mère (Paule Rézeau, surnommée Folcoche) et son fils Jean (dit Brasse-Bouillon). Au fil des pages, on assiste à l’évolution de cette relation haineuse, qui finalement est ressentie comme un jeu entre eux. J’ai d’ailleurs été avide de découvrir les supercheries de l’un et de l’autre. C’est sans doute ce qui m’a tant fait accroché au roman. La toile qu’Hervé Bazin a voulu tisser l’est parfaitement. Le père se retrouve pris entre deux feux, tandis que les deux autres frères sont partagés. L’un vers Jean, l’autre plutôt du côté de sa mère, à qui il rapporte tout, en échange de privilèges.
Mais, ces aventures, si prenantes pour le lecteur, en dépit de quelques difficultés linguistiques et syntaxiques, sont malheureusement reléguées au second plan à la fin du roman. Jean a grandi (ses frères aussi), sa mère a vieilli. Il se concentre davantage sur la sexualité et les différents sentiments qu’il découvre. Mais, ce virage n’est-il pas un moyen pour l’auteur de montrer que la relation avec sa mère, remplie de haine, a détruit ce qu’un adolescent pouvait ressentir de l’amour. Frustré par des sentiments qu’on lui a toujours interdit d’avoir, le personnage principal est devenu, petit à petit, un homme dur et irrespectueux des femmes. En tout cas sous mes yeux de lectrice…
► Conclusion
De manière générale, ce roman m’a plu. Pourtant, il ne va pas être mémorable et faire partie de mes coups de cœur. Loin de là. Outre l’écriture et les phrases à rallonge qui m’ont quelque peu dérangée, la fin, “légèrement” misogyne m’a vraiment déçue. Le conflit entre Jean et sa mère, qui m’a tant accrochée dans l’essentiel du roman, est relégué au second plan et s’atténue sur les 50 dernières pages. Le Brasse-Bouillon que l’on a appris à découvrir et à apprécier tout au long du roman laisse, malheureusement, place à un ado excité, en proie aux hormones.
Ce billet a été rédigé dans le cadre du challenge « 1 mois, 1 classique ».
Quel classique pour le mois de janvier 2018 ?
Pour le prochain rendez-vous, je vous propose de découvrir L’île au trésor, de Robert Louis Stevenson. N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire si vous souhaiter participer pour le mois de janvier.
Les autres participants au défi du mois de décembre.
Vous pouvez m’envoyer un mail, même si vous lisez le roman plus tard. Je vous ajouterai avec plaisir à l’article.
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